Décarbonation des aéroports : Zoom sur le programme ACA

L’objectif ambitieux de « l’Airport Carbon Accreditation » (ACA) est d’obtenir une neutralité carbone à horizon 2050 dans les aéroports mondiaux.

Lancé par l’ACI (Airport Concil International, qui représente les intérêts collectifs des aéroports du monde entier) en 2009, il est le seul programme internationalement reconnu par les institutions et la seule norme qui s’appuie sur des méthodologies qui font consensus.

Il évalue de manière indépendante les efforts déployés par les Aéroports pour gérer et réduire leurs émissions de carbone grâce à sept niveaux de certification.

Quels sont ces différents niveaux de certifications, quels sont les 3 scopes d’actions, et quels aéroports sortent leur épingle du jeu…

Si vous cherchez des solutions d’électrifications, nos solutions, conçus et développés en France peuvent répondre à l’ensemble des besoins, à la fois pour des véhicules neufs ou en rétrofit.

Trois leviers d’actions

Quand on mesure l’empreinte carbone d’un aéroport, on ne se limite pas aux seuls avions :  

Les émissions sont classées en trois catégories appelées « scopes », qui permettent de savoir où agir en priorité et d’impliquer l’ensemble des acteurs du site. 

Scope 1 :

Les émissions directes de GES qui proviennent de sources qui sont la propriété et/ou sont sous contrôle de l’aéroport, par exemple, les émissions issues de la combustion dans des chaudières, fourneaux, véhicules, engins de pistes (GSE) qui sont la propriété et/ou sous le contrôle de l’aéroport.


 

Scope 2 : 

Les émissions indirectes de GES provenant de la génération de l’électricité, de la vapeur, du chauffage ou du refroidissement achetés et consommés par l’aéroport. Les émissions du scope 2 sont produites physiquement dans les installations où l’électricité achetée est générée.


 

Scope 3 :

 Toutes les autres émissions indirectes, qui sont la conséquence des activités de l’aéroport, mais sont produites par des postes qui ne sont pas la propriété et/ou sous le contrôle de l’entreprise (par exemple, les mouvements des avions, les véhicules et équipements conduits par des tiers, le traitement des déchets hors site, etc.). Ces sources peuvent se trouver sur le site ou en dehors de l’aéroport (périmètre géographique).

Si les Scope 1 et 2 disposent aujourd’hui de technologies assez matures pour avoir une action concrète sur la réduction des GES. Le Scope 3 est plus global et complexe, demandant l’intervention de tiers extérieurs.

Pour agir sur le premier scope, la décarbonation des engins de pistes (GSE) est aujourd’hui un enjeu important pour les aéroports mondiaux. Il représente entre 7 et 10% du volume total des GES émis par un aéroport, et peut être décarboné facilement par l’électrification des engins ou encore par l’utilisation de Biocarburants.

Ces véhicules, à forte valeur ajoutée, ont une durée de vie de plusieurs dizaines d’année et changer l’ensemble des véhicules concernés aurait un coût financier et carbone colossal. Cependant avec le Rétrofit, une solution existe pour décarboner de manière rapide, fiable, et économique l’ensemble de ces engins.

En passant d’une propulsion thermique a une propulsion électrique, des véhicules de plus de 3 ans peuvent arrêter d’émettre du CO2 et ainsi participer grandement à la certification de leur Aéroport et au confort de ses utilisateurs au quotidien. De nombreux camions avitailleurs, véhicules PMR ou catering peuvent déjà bénéficier d’un rétrofit. En plus de répondre aux normes, ils se dotent d’une connectivité permettant aux exploitants de récolter des données précieuses sur le fonctionnement de ces véhicules et des économies réalisées, sans changer le quotidien d’exploitation.  Cet « Upgrade » permet aussi de d’être proactif sur la maintenance et la recherche de panne. Les applications du rétrofit sont nombreuses et peuvent convenir à tous types de GSE.

Ensemble des véhicules GSE autour d'un avion

Rendre neutre en carbone les GSE est un premier pas indispensable, qui peut être accompagné en alimentant de manière plus électrifié la phase de stationnement de l’avion : une énergie d’ordinaire fournit par des groupes auxiliaires de puissance (APU), en général des turbogénérateurs alimentés en kérosène qui sont destinés à fournir de l’énergie lorsque les moteurs de l’avion ne fonctionnent pas. Là aussi, ces émissions représentent 0,3 million de tonnes de CO2 pour l’ensemble des vols sur le territoire français, soit 1,2 % de l’ensemble des émissions du transport aérien.

Puis vient la phase de roulage réalisée avec les moteurs principaux de l’avion. Le roulage dure en moyenne 22 minutes dans les grands aéroports. Il peut atteindre 40 minutes dans certains aéroports (comme Amsterdam). Cette phase peut représenter jusqu’à 6 % de la consommation totale de carburant sur les vols court-courriers. En France, elle génère environ un million de tonnes de COpar an. Aujourd’hui jusqu’à 300kgs de Kérosène entre le tarmac et la piste d’envol peut être utilisé.

Le Scope 2 concerne les émissions résultant de la production d’énergie achetée, et certains Aéroports comme Heathrow, qui, depuis 2022, alimente l’ensemble de ses installations avec de l’électricité verte, ou San Diego qui couvre 40% de ses besoins grâce à une centrale solaire de 5MW sont des précurseurs sur le sujet.

Le 3éme scope et sans aucun doute le plus complexe, mais aussi celui qui a le plus d’impact, car il concerne les émissions indirectes en amont comme en aval. Il faut recourir à des mesures incitatives pour que les compagnies, les passagers et les prestataires modifient leurs habitudes pour réduire leur empreinte. L’aéroport d’Oslo a créé un programme de vélo en libre-service pour le personnel et un parking réservé au co-voiturage, réduisant le trafic routier lié au personnel de plus de 10%.

Sept étapes pour un aéroport neutre en carbone.

Niveau 1 : Déterminer les sources d’émissions à l’intérieur du périmètre opérationnel de la société aéroportuaire.

Calculer les émissions annuelles de carbone.
Établir un rapport sur l’empreinte carbone.

Niveau 2 : Gestion du carbone en vue d’une réduction de l’empreinte carbone

Tout ce qui précède et en plus :
Fournir des preuves de l’efficacité des procédures de gestion du carbone.
Démontrer les réductions d’émissions quantifiées.

Niveau 3 : Engagement des tiers dans la réduction de l’empreinte carbone

Tous les points ci-dessus plus :
Elargir la portée de l’empreinte carbone pour y inclure les émissions des tiers.
Impliquer les tiers à l’intérieur et autour de l’aéroport.

Niveau 3+ : Neutralité carbone pour les émissions directes en compensant

Tout ce qui précède et en plus :
Compenser les émissions restantes pour toutes les émissions sur lesquelles l’aéroport a un contrôle par des crédits carbone de haute qualité.

Niveau 4 : Transformer les opérations aéroportuaires et celles de ses partenaires commerciaux pour atteindre des réductions d’émissions absolues

Définir une stratégie de gestion du carbone à long terme orientée vers des réductions d’émissions absolues, alignée sur les objectifs de l’Accord de Paris. Démontrez que l’aéroport incite activement les tiers à réduire leurs émissions

Niveau 4 + : Compensation des émissions résiduelles à l’aide de mesures fiables

Tout ce qui précède plus :
Compenser les émissions de carbone résiduelles sur lesquelles l’aéroport a un contrôle, en utilisant des compensations internationalement reconnues.

Niveau 5 : Le niveau 5 est le niveau le plus élevé du programme Airport Carbon Accreditation

Maintenir un équilibre net zéro sur les champs d’application 1 et 2 et traitement actif des émissions du champ d’application 3, renforcement de l’approche de l’engagement des tiers, suppression des compensations pour les émissions résiduelles

Face aux défis climatiques actuelles, l’ACI a décidé en 2023 de créer un nouveau niveau d’accréditation, le niveau 5, aujourd’hui ce sont 24 aéroports à travers le monde qui dispose du plus haut niveau d’accréditation, dont un en France, l’aéroport de Hyères-Toulon qui a atteint le zéro émissions net sur les scopes 1 et 2, et qui a réduit de 92,5% ses émissions de GES direct entre 2018 et 2022.

Pour retrouver le niveau de certification de l’ensemble des Aéroports, c’est ici.

 Aujourd’hui L’ACA regroupe quelques 644 programmes, dans 97 pays et couvre 4,7 Milliards de passagers soit une couverture de 55.1% de l’ensemble du trafic mondial de passagers aériens.

CirculaCar grâce à son bureau d’études intégré, qui permet d’être plus réactif et de réduire les coûts, accompagne l’ensemble des constructeurs ou exploitant de GSE, dans leurs désirs de rendre la filière aéroportuaire plus verte.

Nos kits d’électrification et nos batteries, conçus et développés en France peuvent répondre à l’ensemble des besoins, à la fois pour des véhicules neufs ou en rétrofit.